Du 12 février au 11 mars 2024
Vernissage le mercredi 14 février à partir de 17h30
Héloïse Bonin vous parle de son parcours :
« Je vis a Eymoutiers, en Haute-Vienne, aux portes du Plateau de Millevaches. On y côtoie la beauté des paysages dans une nature encore un peu préservée malgré l’impact désastreux de l’homme sur les écosystèmes des landes et des forêts. Je vais parfois marcher dans les Estives lunaires du Cantal, proche du Puy Mary, à la recherche de pierres de lave.
Mon travail nait de cette rencontre avec la nature, les forêts, les arbres, les pierres. Je travaille a partir d’ empreintes d’écorce d’arbre, de rondelles de troncs découpes, de pierres volcaniques, a l’encre de chine ou a la peinture, parfois en pleine nature ou dans mon atelier.
Ces pressions d’éléments naturels, ces empreintes de la matière sur la matière vivante ont laissé des traces qui ressemblent à des écritures. La vie tourmentée des éléments végétaux et minéraux s’exprime.
L’observation du dehors offre une clé de lecture du dedans. J’explore ce dedans picturalement. Je prolonge l’expression intérieure et intime de ce vivant naturel, guidée par des ambiances sonores en pleine nature, des bourdons d’instruments, des sons électroacoustiques, des chants, des textes qui me semblent a la fois terrestres, célestes, vivants, vibrants et essentiels.
Je réinvente « une écriture automatique de la végétalité » (pour reprendre une expression de Max Ernst dans sa série sur les Arbres de 1927).
J’utilise des papiers recyclés, des papiers récoltés dans des ressourceries, de vieilles affiches : des papiers bien souvent jaunis par le temps…
Je travaille également sur des feuilles de papier artisanal (Papeterie du Moulin du Got en Haute -Vienne) qui possède une texture épaisse, rugueuse, chargée d’histoires. J’aime cette idée de transcription de la matière sur la matière.
Empreintes encrées pour soi-même s’ancrer, s’enraciner…
Empreintes à caresser, à respirer, à écouter, pour y sentir vibrer la vie, la ressentir au plus profond de soi. »